top of page

Abdel Hamid Dbeibah

Abdel Hamid Dbeibah est né en 1959 à Misrata (ouest), une cité portuaire à 200 kilomètres à l'est de Tripoli, historiquement au carrefour des routes marchandes transsahariennes et du négoce maritime en Méditerranée. Dbeibah est titulaire d'un Masters en planification et techniques du bâtiment de l'université de Toronto (Canada). Après la chute du dictateur Khadafi en 2011, il fonde le parti Avenir de la Libye, faisant une entrée timide dans la politique mais c'est en 2020 qu' il reviendra sur le devant de la scène avec le mouvement la Libye du futur.

Le 5 février 2021 il est choisit à la surprise générale par le Forum de dialogue politique libyen (LPDF) parrainé par l'ONU pour succéder à Fayez el-Sarraj au poste de Premier ministre par intérim et 21 jours après, il obtiendra la confiance du Parlement. Il prend officièlemeent fonction le 13 mars 2021. Sa candidature en novembre à la présidence de la république initialement prévu le 24 décembre 2021 est mal perçue à ce jour car selon la loi électoraleles hauts responsables de l’Etat devaient démissionner de leurs fonctions trois mois avant la date de l’élection s’ils voulaient être candidats. Une condition que Dbeibah n’a pas remplie. Sans oublier, évidemment, que l’accord de cessez-le-feu, suite auquel il a été désigné Premier ministre par les délégués du Forum de Genève, ne permet pas, en théorie, au chef du Gouvernement d’unité nationale (GNU) de se présenter aux futures élections.

Son programme et ses soutiens

La nomination d’Abdel Hamid Dbeibah, comme Premier ministre a surpris bon nombre. Son nom est plus associé aux affaires qu’à la politique. Issu d’une famille de notables de Misrata (ouest), le milliardaire faisait partie du cercle rapproché de l’ancien président Kadhafi. Il s'est nottament enrichi dans le bâtiment et dirige une holding avec des filiales dans de nombreux pays. Il a par ailleurs été l’objet d’enquêtes pour des malversations tant en Libye, qu'à l'étranger.

Dès sa désignation, Abdel Hamid Dbeibah a promis monts et merveilles. Son programme jugé trop ambitieux prévoyait de créer un ministère pour la Réconciliation nationale, désarmer les milices, ramener la sécurité, développer le pays… Le tout "en six mois au plus". Ce qui a eu droit à quelques moqueries comme par exemple ironisait un internaute libyen sur twitter quand il a déclaré « S'il parvient à accomplir tout cela en dix mois, je parie qu'il restera davantage que dix mois ». Un programme ainsi difficile à réaliser dans une période intérimaire d’à peine dix mois et après dix ans de chaos d'autant plus qu'il s’engage aussi à faire revenir de gros investisseurs étrangers qui ont déserté le pays après 2011 et veut créer des emplois pour les jeunes. Cependant, son premier défi et peut être le plus important était d’unifier les institutions et de conduire le pays vers des élections générales le 24 décembre 2021, selon la feuille de route de l’ONU. Élections qui n'ont finalement pas eu lieu et qui ont été renvoyées le 24 janvier plongeant de nouveau le pays dans une situation d'incertitude. Les divisions qui semblaient s'être estompées un moment suite au processus de Berlin refont surface et ramènent  le pays à la case départ. 

À ce jour, l'homme de la transition bénéficie d’une large adhésion nationale et d’appuis internationaux. Dans le pays il s’est rapproché du chef de l’état-major du GNU Mohamed al-Haddad. Les deux hommes ont assisté ensemble à deux cérémonies de nomination d’officiers dans l’armée libyenne en septembre et en octobre. Considéré comme proche de la Turquie et des Frères musulmans, Abdel Hamid Dbeibah peut compter aussi sur l’aide de la Russie, de l’Egypte , des Emirates Arabes où il se rend constamment et de la France, notamment, qui lui ont exprimé leur soutien. Le soutien de l'Italie qui a toujours été en faveur d'un  gouvernement d’union nationale est aussi à ajouter. 

© 2022 by Cyrille Djiofack.

bottom of page