top of page
download (3).jpg

Emmanuel Dupuy

Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), Professeur associé à l’Université Paris-Sud (Géopolitique, questions de sécurité et défense), ancien conseiller ministériel (au sein du Secrétariat d’Etat à la Défense et aux Anciens Combattants  – SEDAC). Il fut, également, Chargé  de mission auprès de l’Institut de Recherche et d’Etudes Stratégiques de l’Ecole militaire (IRSEM). Sur le plan politique, il est Secrétaire national de l’UDI chargé des questions de Défense et Délégué général chargé des questions internationales du parti Les Centristes. Vous pouvez trouver plus d'informations sur ses différentes pages que sont les suivantes:

  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

Interview

 

  • On a souvent parlé de l'Italie et de la France comme pays rivaux en Libye. Pensez vous que cette rivalité existe encore aujourd'hui?

 

Non, partons du principe qu'il n'existe plus de rivalité franco italienne en Libye. C’était vrai il y'a quelques années , ça a été vrai dès le déclenchement de l'opération Harmattan où les italiens n'étaient pas forcement associés ou liés à part utiliser leurs bases pour bombarder la Libye, sans toute fois demander leur avis qui aurait du coup été négatif je pense; en tous cas pas celui en format à la position française ou britannique ou encore à la position de l'OTAN. Deuxièmement les italiens n'ont pas du tout la même approche par rapport à l'utilité de stabiliser la Libye, pour eux c’était une question vitale ,à l’occurrence géographiquement vitale par rapport à la question des migrants. À lorsque pour la France ou d'autres puissances l’intérêt pour la Libye est davantage liée  à son périmètre, son voisinage (Tunisien, algérien et notamment sahélien donc le Niger et le Tchad) pour éviter que la frontière soit trop pour eux par rapport aux Balkans notamment au Niger. Donc ne pas trop regarder dans la même direction France et Italie quand il s'agissait de regarder la nécessité ou la motivation de stabiliser la Libye, les italiens avaient une vision plutôt côtière et maritime une vision plutôt dans la profondeur géographique de la Libye avec ses frontières avec l'Algérie, le Tchad et le Soudan . Ça c'était avant. Maintenant il y'a une sorte de symbiose naissante qui se cristallise ou qui s'est exprimée d'une manière plus ferme en février l'année dernière à l'occasion d'une rencontre qui s'est déroulée à Naples entre le président du conseil à l’époque Giuseppe Conte  et Emmanuel Macron qui s'est ensuite confirmé en juin de cette fin d'année avec la mise en place le 26 novembre du traité Quirinal, Désormais la politique étrangère française et la politique étrangère italienne et je rajoute la politique étrangère allemande sont totalement en symbiose. Toutes les conférences internationales ( Berlin 1 en janvier 2020, Berlin 2 en juin 2021 et Paris qui d'une certaine façons est Berlin 3 et qui s'est déroulé le 12 novembre) se sont faites sous la triple égide franco-allemande et italienne et évidement sous le parapluie ou sur la légitimité onusienne. Je pense aussi pour mieux contrer les autres influences comme la Turquie par exemple, depuis presque un an Rome et Paris se concertent  et aucune décision n'est prise sans aucune triangulation. Toute déclaration de presse est corroborée par les 3 positions. Bien sûr qu'ils peuvent encore mieux se coordonner que le traité du Quirinal signé le 26 novembre à Rome entre Emmanuel Macron et Mario Draghi sur le parrainage du président Sergio Mattarella précise dans l'un des articles qu'il y'a une parfaite coordination sur la question libyenne et une parfaite complémentarité entre les deux diplomaties 

  • Partant du principe que cette rivalité alors existante était en quelque sorte un frein au processus de paix en Libye pensez vous que le processus de paix peu enfin se dérouler?

 

Je pense que le processus de paix peut enfin se dérouler parce-que la position italienne et française sont maintenant en symbiose. La France et l'Italie ont intérêt à ce qu'il ait un candidat de consensus. A mon sens  c'est la raison pour laquelle l'élection ne permettrait pas ce consensus et de vous à moi on est entrain de confirmer cela avec la mise en place d'une volonté de réduire le nombre de candidat. On était parti avec 98 candidats on était encore quelques jours à 16 candidats et vraissemblablement les dernières tractations mardi dernier à Benghazi entre Ahmed Miitig  l'ancien vice premier ministre, Fathi al-Mijabri l'ancien ministre de l'intérieur et le président du parlement Aguillar Salah Issa ainsi que Khalifa Haphtar me font dire que la communauté internationale veux en gros qu'il y'ait une confrontation Abdel Hamid Dbeibah  le représentant du gouvernement de Tripoli et le Maréchal Khalifa le représentant de la Cyrénaïque donc Benghazi, et d'une certaine façon en faisant tout pour empêcher Saïf Al-Islam Kadhafi fils de l'ex dictateur de concourir à l'élection. c'est une position qui est partagée par l'Italie et la France qui verraient très bien une forme d'accord sous couvert du processus au Niger qui ferait de Abdel Hamid Dbeibah  le président et qui ferait éventuellement de Khalifa Haftar le premier ministre doté des capacités militaires ou l'inverse.

  • En parlant de communauté internationale, que pensez vous de l'ingérence diplomatique des troupes étrangères en Libye? Ne pensez vous pas que cette crise perdure encore aujourd'hui à cause de l'intervention de ces puissances qui y sont encore présentes?

 

Comme tout le monde je me désole de l'ingérence qui bloque aussi le processus électorale. C'est pourquoi il y'aura pas l'élection le 24 décembre et éventuellement c'est repoussé à plus tard (janvier). Lié à cet ingérence extérieure, on parle beaucoup de 20.000 moi je suis plutôt sur 40.000 parce qu'on intègre forcement toutes les troupes étrangères qui sont présente sur le territoire libyen je pense notamment à l'UE, tchadien, soudanais et évidement les mercenaires, les troupes étrangères qui ont été emmenées par la Turquie mais pas seulement, les Émirats arabes. Donc cette question de l'igérence exterieure est le principal facteur de bloquage du processus politique  en libye. Ce qui est un échec pour la communauté internationale, c’est qu’elle n’a pas réussi à faire en sorte que les acteurs extérieurs, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, la Russie, la Turquie, le Qatar, sortent du jeu politique libyen. Comment pourrait-on avoir des élections alors qu’il y a pratiquement 40 000 étrangers en arme, même si les combats n’ont pas repris sur le territoire libyen ? Le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, l’ancien diplomate slovaque Jan Kubis, a démissionné en novembre 2021 avec le retour de Stéphanie Williams qui ne fait pas consensus. Cela aussi retarde le processus.

  • Pensez vous que ces élections auront-elles lieu dans un mois et ainsi mettre fin à cette crise qui perdure?

 

Pour la tenue des élections, théoriquement c'est faisable. on à 1,5 millions inscrits sur les listes electorales ça peut etre 2,5 inscrits c'est possible de le faire . Le president de la haute institution ce qu'on appelle (HNEC) qui est l'nstance chargée du processus électoral en Libye donc la commission electorale évoque le fait que les bureaux de vote  peuvent etre etre reouverts mais une fois de plus je ne suis pas du tout  sûr que la question sera réglée. Elle sera d'autant mieux réglée que la question de l'ingérence qui n'est qu'une des préoccupations . L'autre question c'est évidement le fait que les principaux candidats ne se sont pas encore totalement avec certitude ou en tous cas avec la réel envie de reconnaître la victoire des uns et des autres. ça a été dit par le président du Conseil présidentiel Mohammed Younes Manfi quand il est venu à Paris en disant que eux reconnaîtraient la victoire de toute personne qui serais déclaré vainqueur et oublier que théoriquement Abdel Hamid Dbeibah ne pouvait pas concourir au vote et que les uns et autres respectent la réalité du scrutin. En principe les élections pourraient se tenir dans un mois mais rien ne pourra être réglé dans ce délai. Et c'est malheureusement où il y'a le problème et je rajoute même que si les élections devaient avoir lieu, quelque soit le  calendrier, aujourd'hui demain ou après demain, c'est à dire dans un ou plusieurs années, rien ne sera réglé à partir du moment où les forces (troupes) extérieures sont toujours sur place et sincèrement les pays qui leur soutiennent n'ont pas encore décidé de quitter le territoire libyen. On a toujours des troupes là pour le coup qui ne sont pas des mercenaires mais ce sont des troupes qui sont officiellement présent en Libye on pense notamment aux troupes turques ou bases aériennes qui elles n'ont pas du tout quitté le territoire.  Le processus électoral ne réglera pas sans doute pas l’essentiel c'est à dire le processus ou un retour à la normale.

  •  le traité du Quirinal prévoit diminuer l'immigration clandestine spécialement en Libye, pensez vous que la France et l'Italie y arriveront ils? L'UE devait prendre des dispositions pour lutter durablement contre cette crise migratoire?

 

Déjà c'est pas un problème de coopération franco-italienne ou de l'UE, c'est la communauté internationale précisément l'ONU; on a une résolution onusienne qui date de février  2011 par rapport à la norme sur les armes. Donc l'UE n'est que la résultante d'un consensus au Niger et ça c'est le premier point; deuxièmement , la preuve en est il y'a deux forces maritimes aux larges de la Libye . Une force internationale sous mandat ONU armée spécialement par l'OTAN et une force maritime Européenne L'EUNAVFOR MED opération Irini, débuté à mars 2020 qui à succèdé à l'opération Sophia donc la question migratoire n'inquiète pas seulement l'UE. C'est beaucoup plus large que ça. L'autre élément est que la question migratoire inquiète aussi ou peut être avant tout l'Union Africaine (UA) car la plus part des migrants proviennent de d'autres pays aussi de l'UA et c'est aussi la responsabilité d'inscrire la stabilisation libyenne dans le cadre de l'UA. C'est la raison pour laquelle le président Sassou NGesso, président de la république du Congo, le haut médiateur ou plus encore le président de médiation de haut niveau sous l'hégire de l'UA précisément parce qu'il s'agissait aussi de gérer le sort de quelque 500 ou 600 milles migrants provenant de l'Afrique sud sahélien qui sont littéralement parqués dans une cinquantaine de camps dans le territoire libyen. Oui c'est une question Italienne, mieux encore européenne car ils désirent traverser la Méditerranée mais c'est aussi une question de UA afin pour les raisons que j'ai évoqué et c'est d'autant plus une responsabilité que il y'a des questions sécuritaires qui sont liées à ces questions migratoires. la criminalisation des ces migrations et bien évidement l'interconnexion  entre les migrations et les possibles actions terroristes ou la possible infiltration d'élément terroristes à travers ces migrants.​

© 2022 by Cyrille Djiofack.

bottom of page