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Italie

Italie-Libye, Histoire d'un rapport controversé 

À bien des égards, l'histoire de la coopération entre Tripoli et Rome est très controversée. En grande partie parce que l'Italie a toujours cherché à maintenir son influence sur la Libye ceci pour des raisons à la fois historiques (la Libye était une colonie italienne jusqu’à son indépendance en 1951) et politiques qui ont leurs racines dans le passé colonial de l'Italie, dans la figure très particulière du leader libyen Mouammar Kadhafi, dans les spécificités de l'État libyen et dans l'énorme disponibilité de gisements de pétrole dont dispose Tripoli. Mais aussi sécuritaires (proximité géographique), économiques (présence via l’activité du géant des hydrocarbures ENI, bras économique de l’Italie en Libye, malgré le blocus et les sanctions imposées par la communauté internationale). Les deux pays entretenaient une relation faite d’intérêts économiques réciproques : d’un côté l’Italie investissait dans le pétrole libyen, de l’autre, les organes d’investissements libyens prenaient des participations minoritaires dans les grands groupes italiens – Mediobanca, Unicredit, Fiat, Leonardo, Juventus qui existent encore même ci elles ont connu une évolution. L'Italie Contrairement à d'autres nations européennes, n'a ni développé de projet prévoyant l'investissement dans le secteur des énergies alternatives, et encore moins, n'a jamais investi dans le secteur nucléaire, reste donc totalement dépendant de l'approvisionnement en pétrole étrangère et surtout libyenne.

 

 

 

 

Si cette relation à toujours été privilégiée des deux cotés, du moins d'un point de vue économique, à la fin des années 90, on va assister à une rupture du lien d'indispensabilité réciproque entre ces deux pays. Les relations politico-économiques entre les 2 pays vont ainsi connaitre une évolution progressiste grâce à un ensemble de changements au niveau international, qui vont contribuer à renforcer le régime de Kadhafi. Et par conséquent rompre le lien d'indispensabilité mutuelle qui avait longtemps été le fil-rouge des relations italo-libyennes. Ainsi, la croissance de la demande mondiale de pétrole qui a fait du pétrole et du gaz libyen l'objet d'une grande attention de la part de d'autres nations, presque totalement nouveau sur ce marché y a contribué. Facilité notamment grâce à la levée de l'embargo de l'ONU en 1999 e de l'Union européenne en 2004. A ceci on peut ajouter le problème "Lampedusa" car nous avons durant ces années de plus en plus une augmentation de l'immigration illégale. Lampedusa devient la destination d'un flux migratoire croissant en provenance des côtes libyennes ce qui ne va pas favoriser les choses et poussera donc à la conclusion de deux accords de coopération et d'amitié en 2007 et 2008 pour calmer un peu les tensions même ci du coté italien on ne réussi pas à obtenir la totalité de ce qui  était préfixé dans les objectifs. 

 

 

Dès le déclenchement des opérations militaires contre  Kadhafi, les premières tentatives de la France pour maximiser son influence en Libye ont commencé à se faire sentir. L'Italie craignant une augmentation de l’immigration clandestine au sein de ses frontières, en plus de la relation commerciale qui la lie avec la Libye, ( 32 % des 80 %  du pétrole libyen importé par l'Europe était destiné à l’Italie).

La fin de la révolte contre Kadhafi, marque aussi l'effondrement de l’économie pétrolière libyenne avec une production qui chute drastiquement, ce qui marquera l'arrêt de la production de pétrole par le groupe italien dans un premier temps qui sera par conséquent favorable à l’implantation du groupe Total dans la région. En 2016, l'Italie se positionnera en faveur du gouvernement d’union nationale incarné par Fayez El-Sarraj et reconnu par la communauté internationale. Ce dernier contrôle l’ouest du pays, où se trouvent les villes de Tripoli et Misrata et donc où se concentre la majeure partie des activités pétrolières de la Libye. 

En parallèle, pour contrer aussi la montée de la France dans ce dossier, l’Italie commencera à intensifier son action diplomatique au sein de l’Union européenne et cela va s’avérer efficace . Rome souhaitait que les pays de l’UE reconnaissent son rôle de locomotive européenne en Libye, et que l’influence de Paris y soit limitée, plus particulièrement dans le Sud libyen, principale porte d’accès français en Libye . Elle va donc agir dans le cadre du comité mixte italo-libyen tenu à Rome en septembre 2017 et qui aboutira à un accord sur la mise en œuvre, à la frontière sud de la Libye, d’un projet financé par l’Union européenne dans le cadre duquel une mission italienne a été chargée d’établir des bases logistiques pour les opérations des gardes-frontières libyens. Nous aurons ainsi après cet accord une baisse considérable de migrant provenant de Libye qui passerons de 182877 à 42700 entre 2017-2018 en seulement un an. Cet accord sera ainsi renouvelé en 2019 pour une durée de 3 ans supplémentaire. Mais des critiques des associations humanitaires ne manquerons pas notamment pour dénoncer les conditions de vie inhumains que les centres de détention illégaux font subir aux migrants.

 Une autre zone stratégique est la région sud-ouest du pays , avec un potentiel de pompage de plus de 400 000 barils de pétrole brut par jour, la plupart de la production étant exportée vers l’Italie via l’oléoduc maritime du Torrent Vert qui aboutit en Sicile. Pourtant une grande partie de cette production sera limitée ces dernières années car des groupes armés du nord vont fermé l’oléoduc reliant les champs aux terminaux d’exportation. La montée du maréchal Haftar dans cette région, avec l’appui de la France, va  la rapproché d’une zone d’influence vitale pour l’Italie. Paris va donc encourager le Conseil d’État à nommer un commandant militaire pour la région sud moins de deux semaines après l’annonce du lancement d’une opération militaire dans le Sud-Ouest et l’arrivée dans la ville de Sebha de forces militaires affiliées qui ont rapidement déclaré contrôler les sièges des forces de sécurité dans la région. La présence de l'Italie va donc s'amoindrir dans cette région qui revêt pourtant une importance géopolitique stratégique majeure, ceci après le contrôle des installations pétrolières par les forces de Khalifa Haftar et l'expulsion des gardes. Pour répondre à la concurrence donc le nouveau gouvernement à adopter un nouveau plan d'action, en réaction à la concurrence ouverte avec la France. Ce plan initialement consistait à établir des liens de confiance avec l'est libyen (envoyer des responsables comme le ministre italien des affaires étrangères), en particulier avec Khalifa Haftar. Ensuite l’Italie a cherché à nouer des relations de confiance avec les puissances régionales influentes sur la scène politique libyenne, et à empêcher la France de monopoliser le contact avec ces puissances et de faire pression sur elles, et en premier lieu sur les deux voisins directs de la Libye (Algérie et Égypte). Pour finir, Rome a continué de solliciter l'aide de l’Union européenne dans ses initiatives libyennes et finalement Federica Mogherini, haut-commissaire à la politique étrangère européenne a annoncé sa participation personnelle en novembre 2018 au nom de l’UE, aux travaux de la Conférence de Palerme sur la Libye.

 Évolution de la relation entre Rome et Tripoli  

La rivalité avec la France

© 2022 by Cyrille Djiofack.

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